Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
LE SECOND LIVRE DES ROIS
LE SECOND LIVRE DES ROIS
Les livres des Rois débutent avec la fin de David au 10ème s. av. J.-C., et s'achèvent à la chute du royaume de Juda, la destruction de Jérusalem au 6ème s. av. J.-C. : quatre siècles sont ainsi résumés. 1 Rois 1-11 rapporte l'accession de Salomon au trône et la construction du temple. 1 Rois 12 - 2 Rois 17 décrit en parallèle la destinée des royaumes du Nord (Israël) et du Sud (Juda), depuis leur séparation, conséquence du « péché » de Salomon, avec les vies d'Élie et d'Élisée jusqu'à la chute d'Israël et de Samarie. 2 Rois 18-25 est consacré à Juda depuis le roi Ézéchias jusqu'à Josias et l'Exil à Babylone. Les livres des Rois ne sont pas un livre d'Histoire, ils en sont une interprétation partisane. Les auteurs y montrent comment l'infidélité royale à l'alliance avec YHWH depuis Salomon (à l'exception d'Ézéchias et de Josias) explique les chutes de Samarie (722) et de Jérusalem (587). L'infidélité totale à YHWH prend le visage de Jéroboam 1er au Nord, où son péché condamne tous les rois d'Israël. Au Sud, Manassé est si infidèle que YHWH ne peut sauver Juda. Si cette longue histoire d'infidélités montre la faillite de la royauté, elle exhorte surtout le lecteur à vivre une fidélité renouvelée à la Loi pour espérer désormais en Dieu seulement.
Dany Nocquet, Église protestante unie de France Institut Protestant de Théologie, le 05 Aout 2021
LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS
Ce livre évoque des événements sur près de 3 siècles : du prophète Élie à la ruine des deux royaumes, Samarie, en 722 av. J.-C., et Jérusalem, en 586 av. J.-C.
La voix prophétique (Élie-Élisée, Amos-Osée-Esaïe, Jérémie-Ézéchiel) s'exprime avec force, intelligence, pédagogie et espérance. Si les rapports entre pouvoir et religion sont jugés avec sévérité, Josias, roi de Juda*, reçoit des félicitations pour sa réforme du culte et la restauration de la loi.
La perspective des prophètes renvoie toujours au "contrat" de protection offert par le Seigneur aux siens. N'est-il pas connu de tous ? Qu'a-t-on besoin d'adorer tous les dieux mis en place par Salomon ? Refrain répété à l'envi, le message appelle chacun - même le roi ! - à une obéissance renouvelée à la loi, comme indéfectible respect de la vie en toute existence, sans détour, ni atténuation. La justice prend appui sur cette évidence : tout être, même le plus petit, le plus insignifiant, a le même droit de vivre devant le Seigneur !
Du coup, l'impiété royale est déclarée liée à la cruauté et l'idolâtrie, tandis que le bon roi apporte une atmosphère de bonheur complet, même si, hélas, le jugement de l'histoire ne donne pas forcément raison à cette perspective.
Texte de Jacky Argaud dans « Parole Pour Tous », le 3 Aout 2005
* De 640 à 609 av. J.-C.
INTRODUCTION AU SECOND LIVRE DES ROIS
Primitivement les deux livres des rois formaient une unité. Ils ne furent séparés en deux qu'au 3° siècle avant J.C. par les traductions grecques. Ils reflètent une théologie de la royauté proche du Deutéronome et des prophètes. Un vrai roi « garde les observances du Seigneur... marche dans ses chemins, garde ses lois, ses commandements et ses exigences » (1 Rois 2, 3).
Bien peu de rois se conformèrent à cet idéal et, souvent, revient le refrain « Il fit ce qui était mal aux yeux du Seigneur ». En face de l'idolâtrie, des temples construits aux faux dieux et des violences exercées contre les populations, les prophètes s'élèvent. Ils parlent au nom du Seigneur. Ils prêchent un retour à la Loi et à l'obéissance qui seule permet de retrouver les promesses de Dieu et sa protection. Se plaçant sur le terrain de l'Alliance, ils critiquent l'idéologie politique et morale des rois et proclament que Dieu seul est roi en Israël.
Texte de J.-L. KLEIN dans « Parole Pour Tous ».
LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS
Il est difficile de séparer le deuxième livre des Rois du premier, mais à lui seul il présente une fresque de près de trois siècles (850 à 560 environ) retraçant une période particulièrement importante de l'histoire biblique, et ponctuée par les jugements de valeur d'un écrivain s'inspirant du Deutéronome.
Le peuple d'Israël est divisé en deux royaumes rivaux, centrés sur Jérusalem et Samarie, souvent en proie aux guerres civiles (la révolution de Jéhu et le renversement d'Athalie, chapitres 9 à 11) et aux affrontements fratricides. Affrontés à des ennemis de plus en plus dangereux (Moabites, Araméens, Assyriens), le royaume de Samarie disparaît en 722 (chapitre 17) et Jérusalem succombe à son tour sous les coups des Babyloniens en 587 (chapitres 24 et 25).
C'est le temps des prophètes : après Élie et son disciple Élisée, le royaume du Nord reçoit les oracles d'Amos et d'Osée, alors que le royaume de Juda connaît le ministère d’Ésaïe (chapitres 18 à 20) puis, au moment de la chute, ceux de Jérémie et d’Ézéchiel.
Touchés par leur message, les rois réformateurs se lèvent à Jérusalem : Ézéchias et surtout Josias, qui veut restaurer la Loi et purifier le culte du Temple (chapitres 22 et 23). Il est déjà trop tard : son petit-fils Joakin est emmené en exil et le Temple est détruit.
Malgré ce sombre dénouement, l'auteur termine sur une note d'espérance : le retour en grâce du dernier successeur de David.
Texte de Philippe de Robert, dans « Parole Pour Tous »