Prédications Protestantes dans les Alpes du sud 

Introduction à ÉVANGILE DE LUC

L'ÉVANGILE DE LUC ET LES ACTES DES APÔTRES

L'œuvre de Luc compte 52 chapitres. Le premier tome est une biographie de Jésus (l'Évangile), le second relatant l'essor du mouvement de Jésus jusqu'à l'arrivée de l'apôtre Paul à Rome (Actes). Luc considère en effet que l'action de Jésus ne se termine pas à la croix, mais se poursuit par la présence active du Ressuscité dans son Église.

L'évangile débute par les récits de l'enfance (1-2), le baptême par Jean (3.1 - 4.13) et l'activité de Jésus en Galilée (4.19 - 9.50). Le corps du récit est consacré au chemin de Jésus vers Jérusalem (9.51 ­19.28) : guérisons, rencontres et enseignements aux disciples. Entrée à Jérusalem (19.29 - 21.38), puis Passion-résurrection (22-24). Jésus vit et meurt comme le Seigneur compatissant pour les malheureux et les marginaux, attentif à ses disciples hommes et femmes, digne face à la mort qui vient.

Les Actes des apôtres décrivent la naissance de l'Église depuis la Pentecôte. Suivant la promesse du Ressuscité (1.8), l'évangélisation gagne Jérusalem et la Judée (1 - 7), la Samarie (8), puis le monde grec en Asie mineure et en Grèce (13 - 20). Paul, emprisonné, devient le témoin de l'Evangile devant Israël et les nations jusqu'à son arrivée à Rome (21 ­28).

Daniel Marguerat, Université de Lausanne

dans « Paroles Pour Tous » du 1° Janvier 2017

L'ÉVANGILE DE LUC

Le troisième Évangile suit le même plan général que Marc et Matthieu avec des variantes de détail. Il a un important "bien propre" avec les Récits de l'enfance et sa partie centrale (chapitres 9 à 19) où il regroupe récits et paraboles qui sont parmi les plus beaux joyaux de la littérature évangélique : Le bon Samaritain, Marthe et Marie, le Fils prodigue, Zachée, le riche et Lazare, la veuve importune, etc... Il construit ainsi une remarquable catéchèse narrative abordant les divers aspects de la notion du salut.

Il est également original et proche de l'Évangile de Jean dans le dernier chapitre où il a en propre le beau récit des Disciples d'Emmaüs et celui de l'Ascension. Sa tonalité particulière privilégie les thèmes de la miséricorde divine, de l'accueil des exclus, et du changement radical de mentalité et de comportement (métanoïa) qui implique notamment la rupture avec l'idolâtrie de l'argent.

La tradition a attribué ce livre à Luc, médecin et compagnon de Paul. Cette attribution a été contestée par la recherche moderne qui voit plutôt l'auteur comme un chrétien de la 2' ou 3ème génération, d'origine païenne et de culture hellénistique, peut-être lui-même un missionnaire.

Texte de Charles L'Eplattenier dans « Paroles Pour Tous » du 1° Janvier 2010

L'ÉVANGILE DE LUC

Le médecin Luc, de culture grecque, aurait écrit, une quarantaine d'années après la Résurrection, un Evangile des païens. Jésus est le centre de son histoire du salut, introduite par une manifestation de l'Esprit et confirmée par la proclamation dans la synagogue de Nazareth : la grâce de Dieu libère, guérit et sauve par l'entremise de sa personne et de ses œuvres. Dès l'évangile de l'enfance, le temps d'Israël, incarné par Jean-Baptiste, est lié à Jésus tout en faisant ressortir la mission particulière du Christ. Puis l'intérêt de Luc se concentre sur la montée vers Jérusalem, point d'origine et aboutissement du salut pour tous.

Pendant ce long cheminement, Luc fera rencontrer à Jésus toute une catégorie de rejetés, donnée en exemple : les samaritains, les femmes et les pauvres. Ces derniers sont le reflet du pardon et de la tendresse de Dieu amenant "l'autre" à la conversion.

La vie de Jésus et des disciples est guidée et renouvelée par la puissance de l'Esprit Saint. Les moments décisifs de son ministère et ses paraboles sont placés sous le signe de la prière.

Le lecteur moderne s'identifiera aisément à ce Sauveur, proche des petits et des pécheurs, tout aussi exigeant et entier qu'il sait accueillir et consoler.

Texte de Fréderic Gangloff

dans « Paroles Pour Tous » du 3 Janvier 2005

L'ÉVANGILE DE LUC

Luc est l'auteur de deux ouvrages : son évangile et les Actes des Apôtres. Il n'a pas connu Jésus et c'est un intellectuel (sans doute un médecin) d'origine païenne, connaissant peu la Palestine. Il fait œuvre d'historien recherchant les documents (Marc) et les témoins (Marie).

Bien que païen d'origine, Luc semble admirer Israël : ainsi les deux premiers chapitres du récit de l'enfance de Jésus apparaissent comme un « pastiche littéraire » de la traduction en grec de l'Ancien Testament (les Septante). On peut penser que Luc a écrit toute son œuvre en prolongation de l'histoire d'Israël, afin de montrer que c'est bien le même Dieu qui agit avec les hébreux, puis en Jésus-Christ, enfin dans la vie de l'Eglise primitive. Dieu a été et sera présent dans toute la durée de l'histoire des hommes.

Cette marche de Dieu se retrouve dans une des particularités de cet Évangile. Alors que Marc et Matthieu consacrent peu de place au déplacement de Jésus de Galilée vers Jérusalem, cela est très développé dans Luc (chapitre 9, verset 51 à chapitre 19, verset 44). La vie de Jésus nous est montrée comme un long pèlerinage auquel nous devons, nous lecteurs, prendre part à côté de notre Seigneur.

Texte de Alain-G. Martin dans « Paroles Pour Tous »