Prédications Protestantes dans les Alpes du sud
SAMEDI 25 DÉCEMBRE 2021
Culte de Noël à Gap (05000)
Lectures du jour :
Luc 2,1-14
Ésaïe 9,1-6
Psaume 96
SAMEDI 25 DÉCEMBRE 2021
Culte de Noël à Gap (05000)
Lectures du jour :
Luc 2,1-14
Ésaïe 9,1-6
Psaume 96
Chantez au SEIGNEUR !
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« Noël ! Noël ! C’est la fête ! Joie ! Bonheur ! Liesse ! »
-Mais mon pauvre vieux, ça ne va pas, la tête ? Comment peux-tu te réjouir avec tout ce qui se passe en ce moment ?
-Ce qui se passe ?
-Ben oui, quoi, le COVID...
-Non, on doit dire LA COVID, c’est l’Académie Française qui l’a dit, parce qu’on dit la rougeole, la varicelle, la peste…
-Ouais, mais on dit le rhume ou le cancer… Enfin le ou la, COVID ou autre, c’est pas la joie, avec toutes les restrictions qu’on nous impose, les masques, le passe sanitaire, tout ça, et puis tous ces migrants qui meurent , et puis les guerres, et les catastrophes, tiens, t’as vu les ouragans en Amérique ? Tu crois qu’ils sont à la fête ?
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Eh oui, nous sommes toujours dans cette tension, le cœur partagé : On aimerait bien faire la fête, mais comment oublier les tracas, les ennuis, et n’est-ce pas pur égoïsme que d’ignorer les malheureux, les exclus, les pauvres, les migrants les « sans dents » ?
Et pourtant, la fête, les fêtes, sont célébrées dans toutes les civilisations humaines : des fêtes publiques, des fêtes religieuses, des fêtes familiales.
Fêtes publiques, Quatorze Juillet et autres fêtes nationales, jours fériés accordés pour célébrer le Nouvel An, commémorations de victoires ou de fin de guerres, 11 novembre, 8 mai.. ;
Fêtes religieuses inscrites au calendrier de notre République, pourtant officiellement laïque : Noël, Pâques, Pentecôte, Assomption, Toussaint… Et pourquoi n’inscrit-on pas au calendrier l’Aïd al Fitr, fin du jeune du Ramadan, l’Aïd al Adha souvenir du sacrifice d’Abraham, et les fêtes juives, et bouddhistes ...
Fêtes familiales : Anniversaires, Mariages, Baptêmes…
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Dans la religion juive, on célèbre, encore de nos jours, sept fêtes au cours de l’année : Pessah, les Pains sans levain, Omer, Shavouot, Rosh Ashana, Yom Kippour, Souccoth. Plusieurs de ces fêtes durent une semaine ! Jésus, en son temps, a célébré ces fêtes, et n’a pas boudé les ripailles et boissons qui les accompagnaient. Aux Pharisiens qui lui en faisaient le reproche, il répond par cette petite chanson, probablement une ronde enfantine : J’ai joué de la flûte et vous n’avez pas dansé, j’ai chanté des chants funèbres, et vous n’avez pas pleuré… et à ceux qui s’offusquent de voir gaspiller le parfum versé par la femme pécheresse, disant qu’on eût pu donner cet argent aux pauvres, il réplique Vous aurez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours.
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Alors il y a un temps pour tout, nous dit le livre de l’Ecclésiaste. Et aujourd’hui, c’est Noël, il est temps de faire la fête. Depuis un mois, déjà, nous sommes entrés dans le temps de l’Avent, ce temps où l’on prépare la venue de Noël. Chaque jour on ouvre une petite fenêtre du calendrier, avec une petite surprise. Sur la table du salon, on a posé la couronne de l’Avent, et ses quatre bougies qu’on a allumées pour compter les semaines. On a sorti les santons de leur boîte en carton et on a fait la crèche. On a décoré le sapin de boules et de guirlandes lumineuses. Et les yeux des enfants pétillent de joie. On écoute Mariah Carey ou Tino Rossi, on chantonne quelques Noëls. On prépare des pâtisseries, des plats, des boissons, on se réunit en famille pour un repas de fête.
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Ma nishtana halleloth ? Pourquoi ce jour n’est-il pas comme les autres jours ? C’est la première des quatre questions de la liturgie de Pessah. C’est l’enfant sage et réfléchi qui pose la question et le plus ancien autour de la table qui répond. Et au cours du repas, il faut boire quatre verres de vin !
Oui ! Quatre ! Afin d’être non pas ivre mort, mais au moins un peu grisé, et de laisser la joie s’installer sans retenue.
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Peut-on compter le nombre de fois où la Bible nous incite à la joie ?
* Quand Marie se rend chez Élisabeth, le futur Jean-Baptiste « tressaille d’allégresse», Marie répond avec ce merveilleux Magnificat, « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur ».
L’ange annonce aux bergers la naissance qui sera « le sujet d’une grande joie »
* Quand Jésus envoie les 72 disciples et les laisse revenir tout enthousiastes à cause du succès de la mission et n’en peuvent pas se taire, il leur fait entendre les paroles suivantes: « Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous ont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux »
* Quand le fils prodigue revient chez son père, celui-ci fait une fête Ne fallait-il pas se réjouir, car ton frère qui était mort est revenu à la vie.
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Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés nous dit Jésus, « Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète »
Et comment ne pas citer les béatitudes énumérées par Jésus dans le Sermon sur la montagne ?
Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux.
Alors à quoi servent les rites que j’ai énuméré tout à l’heure ? À préparer nos cœurs à la joie de Noël, à transmettre aux enfants la véritable histoire de Noël. Oh, pas celle du bon vieillard qui vient sur un traîneau apporter des joujoux, ni celle de la débauche de consommation commerciale, ni même celle des illuminations des villes.
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Non ! Celle de la naissance de cet enfant, dans une famille anonyme. Et c’est bien cela le plus étrange, peut-être : il n’y a rien de remarquable dans la pauvreté tout-à-fait ordinaire de la crèche ; mais justement, le signe de Dieu est là : c’est dans la banalité quotidienne, voire la pauvreté, que nous le rencontrons. Les Évangiles nous rapportent la foi de ceux qui ont cru en cet enfant : les bergers, les mages, Anne, Siméon. Avec eux, tous les santons de Provence, ceux qui sont mis en chansons.
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Que représentent les santons ? Toute la population d’un village de Provence. Et avec les santons, nous, pécaïre ! C’est cela le sens de tous ces petits personnages : nous sommes avec eux, avec eux nous accourons vers l’étable pour voir le nouveau-né et reconnaître en lui le Messie, le Sauveur, celui que nous attendions. Cet enfant, c’est le signe de l’Amour de Dieu.
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Alors, en ce jour, réjouissons-nous, car Dieu nous aime.
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Amen !
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Michel OLIVIER